Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lade, et comme il devait traverser un bois isolé, le sacristain s’habilla en charbonnier, se noircit la figure et s’en alla attendre le prêtre derrière un buisson.

Lorsqu’il l’aperçut, il s’élança sur lui, le saisit par le bras, et s’écria : « La bourse ou la vie. »

— Vous me prenez sans doute pour un autre ? répondit le curé sans s’émouvoir. Je n’ai rien à moi, mon ami.

— C’est votre soutane que je veux.

« Tiens, tiens, pensa le curé, le sacristain, seul, sait que j’ai de l’argent sous mes boutons, et c’est lui sans doute, qui se cache sous ce déguisement. »

— C’est toi, René Michaud, qui viens m’attendre au coin d’un bois pour me voler ? Malheureux ! je savais que tu ne valais pas cher ; mais, c’est égal, je ne t’aurais jamais cru capable d’un fait pareil.

Le brigand lui arracha sa soutane et, tout en secouant le saint homme, il répétait : « Jurez-moi que vous ne direz à personne qui je suis, ou bien je vous tue sur-le-champ.

Le curé, voyant que le misérable parlait