Page:Adresse de la Ville de Fontainebleau à l'Assemblée nationale, 1791.djvu/2

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toutes les affaires civiles et criminelles, où pouvaient être parties les personnes attachées à la Cour ; et il était seul chargé de la Police.

Tous ces Tribunaux nécessaires à la ville de Fontainebleau sont ou vont être supprimés ; et, si vous ne daignez y faire attention, Messieurs, remplacez…. Par qui ? par deux juges de paix seulement : juges que, dans vos principes, vous avez essentiellement institués pour les campagnes, où la compétence que vous leur avez attribuée, paraît en effet les rendre suffisans ; mais non pour une ville que des considérations de tout genre font sortir de la classe ordinaire. Des deux sources d’existence ses Privilèges et les voyages du Roi qui ont jusqu’ici soutenu sa nombreuse population, la principale est entièrement tarie ; et l’autre bien épuisée. Mais votre justice, Messieurs, peut encore compenser tant de pertes, en lui accordant le Tribunal que sa population, sa position, l’espèce de ses habitants, la nature de leurs revenus, les affaires multipliées que fait naître leur renouvellement continuel, lui rendent indispensable. Fontainebleau n’a point le bonheur d’avoir parmi vous aucun représentant tiré de son sein ; mais vous l’êtes devenus tous, Messieurs, de tous les français : Et quand la justice vous sollicite, c’est toujours votre patrie, ce sont toujours vos concitoyens qui réclament et qui sont certains de vous intéresser à leurs demandes.

C’est cette confiance si bien méritée qui enhardit la ville de Fontainebleau à s’adresser directement à vous, Messieurs, sans autre intermédiaire que son bon droit.

Si une ville rivalle, non contente des richesses foncieres et industrielles que lui procurent la fertilité de son sol, et son heureuse situation ; non contente d’être en même tems chef lieu de Département et de District, contre le vœu unanime de tout le Département ; si cette ville, cherchant encore à