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LA MADONE DE MAILLERAS

quand elle était venue chez lui la veille de son départ de Pontmay.

L’artiste écouta cette chaleureuse apologie. Il fit longtemps causer l’enfant, qui interrompait son travail pour répondre à ses questions, ou pour demander de temps en temps un conseil, que l’étranger s’empressait de lui donner ; car Jean, par sa passion pour la peinture et par la naïve franchise qui se peignait sur ses traits, et qu’exprimait du reste sa conversation, avait conquis toute la sympathie de l’artiste.

Le soleil baissait à l’horizon ; le dessin de Jean était presque terminé, et vraiment assez bien fait, grâce à la main habile qui avait redressé les pans de murs disposés, sous la main de l’enfant, à se pencher d’un côté ou de l’autre, et les arbres qui, sous son naïf coup de crayon, ne s’élevaient pas très-droit vers le ciel, mais paraissaient parfois avoir été tordus par l’orage ou courbés sous le vent de mer.

Jean remercia avec reconnaissance son nouveau maître, qui lui donna rendez-vous pour le lendemain à la même heure ; puis, ayant ramassé ses feuilles de papier et son crayon, il reprit d’un pas alerte et joyeux,