Page:Aicard - Les Jeunes Croyances, 1867.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Ô monstres ! vous avez devant Dieu, devant Dieu !
         Devant le firmament auguste,
Dressé vos tréteaux vils et fait un mauvais lieu
         De la nature belle et juste !

« Votre société, sous les noirs préjugés,
         Penche comme un vaisseau qui sombre ;
Rien de vous ne vivra ! Navire et naufragés,
         Vous serez engloutis par l’ombre !

« Ah ! vous vous êtes dit, en votre lâcheté,
         Que le mal sur le monde règne ;
Qu’il doit régner toujours ; qu’une fatalité
         Veut que toujours un Jésus saigne !

« Ah ! vous traitez encor d’insensés les penseurs,
         Les libres rêveurs, les poëtes,
Qui, — lorsque vous croisez vos haines, — âmes sœurs
         Gémissent sur ce que vous faites !