Page:Aicard - Les Jeunes Croyances, 1867.djvu/30

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Je sais bien que la mort est douce
Quand on a contemplé souvent,
Vide, le petit lit de mousse
Qu’en vain berce et berce le vent !

Je sais bien qu’il est monotone
De chanter la même chanson,
De voir l’hiver après l’automne,
La saison après la saison !

Je sais bien que ta vie est noire,
Que ton fardeau devient trop lourd,
Et qu’il est de ton droit de croire
Que tout est dur, même l’amour !

Oui, ma charmante petite âme,
C’est trop souffrir, et trop longtemps ;
C’est trop vivre pour une femme :
Les fleurs ne vivent qu’un printemps !