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MAURIN DES MAURES

N’osant pas désobéir à ce peuple, le curé ramena vers lui la culotte que déjà le misérable croyait tenir, et il répétait, le naïf curé qui se conformait aux usages des ancêtres :

— Grelotte ! tremble ! grelotte ! grelotte, on te dit !

Maurin, qui se trouvait au premier rang des spectateurs, n’y put tenir ; il bondit sur la culotte, l’arracha aux mains du prêtre, et tout aussitôt, prenant le pauvre sous le bras, il le remit debout sur ses pieds en criant :

— Allons ! espèce d’âne, debout ! on ne demande jamais rien à genoux, apprends ça de Maurin !… Et vous, bonnes gens, vous n’avez pas crainte de la lui faire tant désirer, dites un peu ? N’a-t-il pas assez tremblé de froid pour de bon dans toute sa vie ? Faut-il encore lui faire faire la comédie de sa misère ? Vous riez là de ce qui fait pleurer ! N’avez-vous pas honte de faire mettre à genoux un homme, pour un présent de quatre sous, dites-moi ! Pour peu de chose, vous abaissez le chrétien et vous humiliez une créature. Tant les uns que les autres, dévots ou non, vous me feriez l’effet d’être des brutes, si vous ne me faisiez pas l’effet d’être des enfants qui jouent avec le malheur ! Voilà l’idée de Maurin… et je ne vous l’envoie pas dire ! Allons, toi, pauvre bougre, prends-la vitement et viens avec moi… qu’avec deux bécasses je te ferai faire une veste et une culotte pour tes dimanches !…

Il fit mine de se retirer, mais se retournant tout à coup, il ajouta :

— Je ne sais pas ce qu’en pense votre saint Martin, mais, selon mon idée, vous ne devez pas lui plaire beaucoup !… Et ces gens-là, qui sont des travailleurs, se plaignent toujours des grands riches ! Ah ! ça sera du