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MAURIN DES MAURES

optimiste incurable, bienveillant à priori, s’intéresse à la vie de chacun des hommes de son pays. De là, sans doute, sa grande influence locale.

— Tiens ! c’est toi, Maurin ! dit-il, que viens-tu faire dans notre ville ?

— Ce que je venais faire, Monsieur le maire, un autre jour je vous le dirai. J’étais venu pour vous demander de parler de moi, avantageusement, à quelqu’un d’ici… à M. Rinal. Je veux faire donner à mon enfant « un peu de leçons ».

— Je suis à ton service.

— Mais laissons ça pour le quart d’heure, dit Maurin… Voici la chose dont il est pour aujourd’hui question.

Et il expliqua son idée de battue.

Un quart d’heure après, les deux gardes de Bormes prévenaient à son de trompe la petite ville que tous les hommes de bonne volonté, décidés à arrêter trois malfaiteurs dangereux qui erraient dans les bois environnants, eussent à se trouver au café du Progrès, chez Alexandre.

Tout le monde vint. Dans cette commune extraordinaire, tout le monde vient quand le maire appelle.

Quand les principaux de la population furent réunis, au café, le maire donna la parole à Maurin qui expliqua son projet.

— Mais, dit quelqu’un, demain matin ils seront loin, nos trois personnages !

Maurin haussa les épaules.

— Crouzillat ! fit-il.

C’était le chasseur que les voleurs avaient dépouillé.

— Présent ! dit l’autre.

— À quelle heure as-tu été arrêté ?