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ans sans manger, ou l’histoire encore plus édifiante de la possession des Ursulines de Loudun, du supplice d’Urbain Grandier, et des horribles tentations du père Surin, qui, à force d’exorciser les religieuses, finit par se croire lui-même possédé d’une légion de diables. Voilà les livres qu’on imprime sérieusement au dix-neuvième siècle pour l’instruction d’un peuple appelé à connaître ses lois et à les faire ; d’un peuple dans les rangs duquel l’élection va chercher des députés et des ministres. Qu’arrive-t-il ? repoussé par l’ennui, et, il faut bien le dire, par le dégoût qu’inspirent de pareils ouvrages, la foule cherche d’autres lectures, heureuse quand elle ne rencontre sur sa route que les Vies édifiantes de Cartouche et de Mandrin, ou les Faits merveilleux de Richard-sans-Peur, des quatre fils Aymon, et de Mélusine à la queue de serpent, seuls ouvrages qui, avec les Facéties de Voltaire et les honteuses élucubrations de Pigault-Lebrun, forment aujourd’hui la biblio-


    menter la liste ; mais notre but n’est pas de critiquer ces publications ; il nous suffit d’en montrer l’insuffisance.