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cette régénération tant souhaitée, en formant une bibliothèque complète des chefs-d’œuvre de l’esprit humain et en leur faisant parler à tous la même langue. Le but de cette entreprise est de fonder l’éducation nationale sur l’étude de tous les beaux génies qui ont éclairé le monde. Certes ce ne peut être une idée trompeuse que de renouveler les peuples avec les livres mêmes qui nous ont moralisés ou civilisés.

Le Panthéon littéraire, bibliothèque universelle, n’est pas seulement une entreprise de libraire, la plus grande qu’on ait encore tentée, c’est une conception de haute morale publique, un essai d’instruction nationale dont la fin suprême est de réunir dans les mêmes principes toutes les classes de la société. Il s’agit d’habituer les esprits les plus vulgaires aux images du beau et du bon, de jeter dans la circulation une grande masse d’idées civilisatrices, de détruire partout l’erreur par la présence de la vérité, et, pour tout résumer en un mot, de rendre les plus sublimes pensées du génie communes à tout un peuple !