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étendue et rendement des cultures

à leur disposition 30000000 de quintaux de tubercules féculents, c’est-à-dire une quantité égale au tiers de la quantité que l’agriculture française tout entière produit.

Ces pommes de terre, en outre, par suite du système de perception de l’impôt sur l’alcool, doivent être portées à la cuve de fermentation, aussi riches que possible en fécule.

De telle sorte que ce devient pour l’agriculture allemande, lorsqu’elle travaille pour la distillerie, une nécessité que d’obtenir sur une surface donnée le plus grand poids possible de tubercules riches.

C’est de cette nécessité que sont nés les progrès accomplis en Allemagne depuis trente années par la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

En France, la situation de cette culture est toute différente ; la fabrication de l’alcool, jusqu’ici, ne lui a rien demandé, et pour produire les 2000000 d’hectolitres qu’accusent nos statistiques officielles, nos distillateurs ont préféré, pendant ces dernières années, importer de l’étranger près de 2500000 quintaux de grains et notamment de maïs, détourner de la fabrication du sucre 1200000 tonnes de betteraves, enlever enfin à l’industrie naissante de la sucraterie 170000 tonnes de mélasses, pour, du traitement de ces trois matières premières, obtenir:


Hectolitres
En alcools de grains 
 765065
En alcools de betterave 
 672652
En alcools de mélasse 
 451825
                         Total 
 1889282


C’est, en effet, à 100000 hectolitres à peine que s’élèvent les produits alcooliques fournis actuellement par le vin, le cidre et les analogues.

De telle sorte que, résumée en quelques mots, la situation respective de la distillerie en Allemagne et en France peut être caractérisée en disant que les alcools allemands sont, pour les trois quarts de la production, des alcools de pomme de terre, pour un quart des alcools de grain, tandis que les alcools français ne proviennent jamais de la pomme de terre et sont fournis pour 38/100 par