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résultats de la campagne de 1893.

sécheresse absolue et d’une chaleur tropicale, tandis qu’à 4km ou 5km de distance des cultures identiques, favorisées par quelques pluies d’orage, produisaient des récoltes magnifiques.

Chez M. Roux, à Saint-Front, dans la Charente, 2ha de terrain calcaire, mais perméable et incapable de retenir l’humidité, ont de même donné 4250kg à l’hectare. Dans cette région, la sécheresse était déjà des plus intenses au moment même de la plantation dès la fin du mois de mai, les trois cinquièmes des tubercules de plant avaient avorté ; depuis, la sécheresse a été continue.

Chez l’un des cultivateurs les plus distingués du département du Cher, chez M. Osmin Lepetit, à Saint-Amand, où la récolte, qui avait atteint 37000kg en 1892, est tombée à 6000kg en 1893, le sol n’avait pas, à la fin de juin, reçu une seule goutte d’eau, et c’est le 10 juillet seulement que la levée a commencé.

Il en est de même pour tous les rendements faibles indiqués au Tableau précédent partout c’est à la sécheresse que la faiblesse de ces rendements doit être attribuée.

Partout, au contraire, où, par suite de la fraîcheur du sol, les radicelles ont pu rencontrer l’eau nécessaire à la végétation, les résultats ont été excellents.

C’est ainsi que chez M. Hardon, à Courquetaine, on a vu, sur une pièce de 1ha,50, la fraîcheur naturelle du sol maintenue par un sous-sol imperméable élever le rendement au chiffre, bien exceptionnel pour 1893, de 44000kg à l’hectare ; que chez le même agriculteur, au domaine de l’Eysselles, dans les Bouches-du-Rhône, le rendement a pu, grâce à l’infiltration des eaux du Rhône à travers le sous-sol, atteindre 38000kg.

C’est ainsi qu’à Chatin, dans la Nièvre, un cultivateur habile. M. G. Coquard, a vu, sur les huit hectares de sol meuble et frais, à sous-sol granitique, qu’il avait consacrés à la culture de sept variétés différentes, la Richter’s Imperator lui fournir en tubercules entiers, 42560kg en tubercules coupés, 26840kg, soit en moyenne 34700kg.

Et c’est de même, en résistant à la sécheresse, grâce à la fraîcheur d’un sol profond et à l’imperméabilité d’un sous-sol argileux, qu’ont été obtenues les magnifiques récoltes de 39800kg chez M. Bertaud, à Longchamp, dans les Vosges ; de 39000kg chez M. Geste, à Auxerre, etc.