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développement progressif de la plante

Cependant, et quoique les essais entrepris dans les conditions que je viens d’indiquer m’aient fourni des résultats intéressants, il m’a semblé qu’ils n’étaient pas de nature à me conduire à des conclusions d’ensemble, et je me suis, en conséquence, décidé à répéter, en 1888, sur les diverses parties dont chaque pied de pommes de terre est composé tubercules, feuilles, tiges et radicelles, les longues et délicates expériences que, en 1885, j’avais faites en prenant la betterave à sucre comme sujet.

Le terre-plein sur lequel ces expériences avaient été conduites m’a servi, cette fois encore, de champ de culture.

Je n’insisterai pas sur les dispositions à l’aide desquelles je m’étais attaché à donner aux diverses cases de ce vaste appareil une homogénéité parfaite[1] ; je me contenterai de rappeler que, élevé de 2m au-dessus du sol, garanti par des murs en terre de 0m,80 d’épaisseur que maintenaient de solides cloisons en planches, il était, intérieurement et par des cloisons semblables, divisé en dix compartiments égaux, mesurant chacun une surface de 7mq sur 2m de profondeur, et remplis d’une même terre passée à la claie, meuble, mais susceptible, cependant, de faire corps par le tassement.

Sur ce terre-plein, après avoir additionné le sol d’une quantité modérée d’engrais complet (superphosphate, nitrate de soude et sulfate de potasse), j’ai, le 20 avril 1888, planté à om,50 les uns des antres, sur des lignes espacées à om,60 (soit 3,3 tubercules par mètre carré), 200 tubercules de la variété Jeuxey, pesant chacun 80gr environ, et groupés au nombre de 20 sur chaque compartiment.

Sur ces dix carrés, cependant, prévoyant les grandes difficultés que la récolte simultanée des parties souterraines et des parties aériennes de la pomme de terre allait présenter, je me proposais de procéder à six récoltes seulement pendant la campagne ; mais, à cause de ces difficultés mêmes, j’avais trouvé prudent de cultiver, comme réserves, les quatre derniers carrés du terre-plein ; j’ai dû, en effet, recourir plusieurs fois à ces carrés de réserve pour l’établissement des moyennes.

  1. Annales de l’Institut national agronomique, t. X (1884-1885), p. 153.