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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Après avoir rapidement marché pendant quelques heures, ils se trouvèrent inopinément sur le théâtre du combat. Ce fut pour Oakley un trait de lumière ; d’autant mieux qu’en rôdant au travers des broussailles, il découvrit, soigneusement caché sous les branches, le cadavre du cheval que les Indiens avaient emmené du Fort, et qu’une décharge de mitraille avait tué.

Dès ce moment Oakley put retracer avec une exactitude merveilleuse toutes les péripéties du sort de Manonie. À un chasseur de profession devenu aussi habile qu’un Indien à suivre une piste, il suffit d’un rien pour se maintenir dans la bonne voie : une branche rompue, une feuille déplacée, un brin de mousse froissé sont pour lui des indices clairs et infaillibles.

Ce fut ainsi que Oakley suivit pas à pas Wontum et Manonie, soit sur les rochers, soit sur le gazon, soit sur le sol humide des bois.

— Oh ! s’écriait-il de temps en temps, voyez-moi donc les larges empreintes du gros vilain pied de ce Pawnie… Et ces petits mocassins de Manonie ! de vraies pattes de biche ! légère et forte, malgré son chagrin… courageuse enfant ! elle