Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/158

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— J’aperçois… Oui, ce sont des cavaliers qui s’avancent.

— En effet : c’est le mari de Manonie avec les militaires du Fort. Vraiment, je suis heureux de songer que cette pauvre mère et son enfant sont ici et vont lui être rendus. Chose inexplicable, mais que j’attribue à une sympathie bien naturelle, chaque fois que j’ai entendu la voix de cette jeune femme, il m’a semblé qu’un écho s’éveillait dans mon cœur, qu’un souvenir évanoui se retrouvait au plus profond de mon âme… Oh ! mais voyez ; les cavaliers descendent au galop une pente rapide : sans doute Marshall s’attend à trouver ici les objets de son affection. Qu’il arrive vite ! le bonheur l’attend ici.

— Éveillerai-je Manonie ?

— Ce sera le meilleur. Ma première pensée avait été de respecter son sommeil, et de ménager à son mari la joie de la surprendre ainsi par sa présence : Mais je craindrais les effets d’une joie trop soudaine et violente. Éveillez-là ; qu’elle puisse voir arriver ses amis !

Mary fit un mouvement pour s’éloigner ; Walter la rappela :

— Chère ! dit-il, votre père est avec eux :