Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/19

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chez lui. Ce fut à dater de cette époque que la jeune fille abandonna les villages Indiens.

Alors Wontum perdit toute espérance, pour le moment ; mais il garda au fond de son cœur un sentiment indéfinissable qui tenait de l’amour et de la haine, et qui n’était ni l’un ni l’autre. Les dédains de la jeune fille parurent inexplicables dans les tribus Indiennes ; et ce fut, même, à cette occasion qu’elle reçut le nom de Cœur-de-Panthère : à l’oreille des sauvages il dépeignait parfaitement l’intraitable humeur dont Manonie avait fait preuve envers un de leurs plus braves et plus séduisants guerriers.

Elle avait alors seize ans : ses instincts l’attiraient vers la race blanche, elle finit par se fixer complètement parmi les Européens.

Là, au bout de peu de temps ; elle fut rencontrée par un jeune lieutenant qui avait un peu entendu raconter son histoire par les Settlers des frontières ou les Indiens éclaireurs dans l’armée. D’abord il lui accorda de la curiosité, puis de l’intérêt ; enfin, un beau jour, il s’aperçut qu’il en était devenu profondément amoureux. En effet, les grâces natives, la réserve modeste, la candeur ingénue de Manonie étaient de nature à faire