Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/206

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chef : au bout d’un examen de quelques instants, il se releva en disant :

— Rassurez-vous, Topeka, sa blessure n’est nullement grave. La balle lui a effleuré la tempe, et a tracé sur la peau un léger sillon, sans atteindre le crâne. Il n’est qu’étourdi par le coup ; dans peu d’instants il reprendra connaissance.

Sous la direction de Topeka, les Sauvages emportèrent leur chef dans une grotte reculée où il était à l’abri de la fusillade qui commençait à envoyer parmi les Pawnies une grêle de balles.

L’occasion était triomphante pour Wontum : il était débarrassé du chef, et, sûr de n’être point contredit, il pouvait mener au combat ses fidèles qui partageaient ses passions belliqueuses. Il était d’ailleurs convaincu de pouvoir résister pendant plusieurs heures, même aux plus rudes assauts. Il prit donc le commandement, plaça ses hommes aux postes les plus avantageux, et bientôt le pétillement de la fusillade, le grondement du canon, les sifflements de la mitraille ou des balles annoncèrent au loin que la bataille était chaudement engagée.

Des clameurs, tantôt inquiètes, tantôt victorieuses, indiquaient par instants les vicissitudes