Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/27

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Son couteau, rouge de sang, était levé sur la tête du blessé lorsqu’arriva Manonie : prompte comme la foudre, la courageuse enfant se jeta sur le meurtrier, son tomahawk étincela et s’abattit en sifflant. Elle avait visé la tête ; mais son élan fut si désespéré que l’arme passa à côté du but et s’enfonça profondément dans l’épaule.

Wontum, hors de combat, prit la fuite ; ses hommes l’imitèrent ; dès cet instant le siége fut levé, la garnison resta victorieuse. Les Indiens faillirent être pris entre deux feux, car les troupes revenant de leur expédition arrivèrent le lendemain dans la matinée.

Cœur-de-Panthère devint donc l’héroïne du Fort Laramie : sa renommée bien méritée s’étendit au loin dans la prairie et se répandit sur toute la frontière. Aussi le premier mot de chaque voyageur était de s’informer d’elle, en arrivant au Fort, afin de lui adresser les éloges et les hommages qu’elle avait si bien mérités.

Son mariage avec Henry Marshall fut célébré sans retard. Deux années s’écoulèrent, douces et rapides comme un beau songe pour les heureux époux. Manonie devint mère ; un petit Harry Marshall commença bientôt à trottiner dans le Fort.