Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

70
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

— Qu’ont-ils donc de particulier ?

— Ce qu’ils ont de particulier ! C’est du feu, sir ! deux jets de flamme ! Je veux être pendu, si, dans la nuit dont je viens de parler, ils n’éclairaient pas les ténèbres ! mes regards ont rencontré les siens ; ah ! seigneur ! j’ai cru voir une promenade d’éclairs autour de moi. Eh bien ! ses yeux ne sont ainsi que lorsqu’il est au milieu du combat : car au moment où il a pris et embrassé la petite Molly en nous regardant, ma femme et moi, des larmes tremblaient au bord de ses paupières ; plus d’éclairs, plus de flammes ; c’était le regard humide et doux d’une jeune mère.

— Connaissez-vous quelque chose de son histoire ?

— Absolument rien ; si ce n’est qu’il fréquente la plaine.

— Où demeure-t-il ?

— Ceci est encore un secret ; nul ne le sait. Quelque part dans la montagne ; au fond d’une caverne, probablement. Et encore, je ne serais pas étonné qu’il fît comme les oiseaux en se gîtant, à droite, à gauche, là où il est surpris par la nuit.