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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

mettre à couvert contre une attaque soudaine.

Mais le sommeil vint-il visiter leurs paupières… ? Tous deux avaient le cœur gonflé d’émotions diverses bien capables d’éloigner le repos : Marshall était agité de projets ardents, de vives craintes pour sa femme et son enfant ; le vieux John entendait gronder au fond de son âme les orages de la vie qui avaient creusé des sillons sur ses joues et blanchi sa longue chevelure.

Oakley était de faction. Il s’était abrité sous un gros arbre et prêtait au moindre bruit une attention silencieuse. Une fois ou deux il crut entendre un froissement dans les feuilles, un craquement parmi les rameaux desséchés. Toutes ces rumeurs furtives du désert, inintelligibles et inobservées pour le voyageur novice, sont un langage bien compris par le chasseur expérimenté.

Minuit approchait. Marshall avait déjà deux fois invité Oakley à lui céder son poste : mais celui-ci avait toujours obstinément refusé. Le vieillard semblait profondément endormi, quoiqu’il serrât dans une vigoureuse étreinte le canon de son long fusil.