Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/114

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bêtes fauves de sinistre augure. Il eut la bonne chance de revoir encore ses amis qui cheminaient tout doucement à l’extrémité d’une clairière : ils disparurent bientôt derrière l’impénétrable rideau des forêts, et le cœur du jeune homme se serra involontairement en les perdant de vue.

Après être resté muet pendant une demi-heure, il se retourna vers l’artiste qui tenait attentivement sa lunette à hauteur des yeux, comme si elle lui eût révélé un spectacle très-intéressant.

— Les voyez-vous encore ? demanda Will.

— Je les ai perdus de vue il y a quelques instants, répliqua Halleck.

— Et maintenant qu’apercevez-vous de suspect ?

— Que diable voulez-vous que je voie ? dit l’autre, en recommençant son inspection avec un soin tout particulier, comme s’il eût voulu approfondir une question douteuse.

— Que je voie un peu ! reprit Will en prenant la lunette à son tour.

Halleck en essuya les verres avant de la lui remettre :

— Ce n’est guère la peine, à présent, ils sont