Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/148

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Halleck ne se troubla point, et coucha en joue son adversaire. Ce dernier, trompé par ce sang-froid, crut que l’artiste avait une arme à deux coups, et se cacha vivement derrière un arbre.

Avec la rapidité de la pensée, Halleck mit sa capsule, arma la batterie, et attendit, tout en réfléchissant qu’au fond les choses allaient pour le mieux puisque la partie était égale.

Cependant, chacun des deux adversaires étant abrité, la bataille devenait une question de stratégie. Le vainqueur devait être celui qui, le premier, parviendrait à surprendre l’autre hors de garde.

Une histoire du désert revint alors en mémoire à l’artiste : il se rappela avoir lu qu’un Européen se trouvant en position analogue, avait imaginé de tromper son ennemi et de provoquer son feu, en faisant apparaître cauteleusement son chapeau ou un autre objet paraissant indiquer que la tête était dessous. L’Indien avait fusillé un bonnet suspendu au bout d’une branche, et lorsqu’il était arrivé sur celui qu’il croyait mort, il avait reçu lui-même le coup mortel.

Halleck se souvint aussi avoir vu cette petite scène reproduite par un dessin qui l’avait charmé.