Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/168

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distance un tourbillon qu’on aurait pu prendre pour un troupeau d’animaux sauvages lancés à fond de train dans la prairie. Leur course impétueuse soulevait derrière elle des nuages de poussière : les yeux inexpérimentés des deux hommes Blancs ne virent d’abord là autre chose qu’une horde de buffles ou de sangliers nomades. Mais bientôt le télescope d’Halleck révéla des cavaliers qui caracolaient çà et là, activant la marche de ce groupe effaré.

— Des Indiens chassant les bestiaux pillés ! dit le Sioux.

— Quelle direction prennent-ils ?

— Droit sur nous.

— Alors faisons vite un écart pour nous dissimuler à leur vue, nous courons les plus grands dangers ; ils sont bien montés, et nos chevaux sont trop épuisés pour nous tirer d’affaire.

Mais une double difficulté se présentait ; s’ils faisaient un trop grand détour, il leur devenait impossible de joindre les amis avant la nuit ; s’ils ne se cachaient pas promptement et sûrement, le danger était pire encore.

En quelques secondes l’état des choses empira de telle façon que les fugitifs n’eurent même