Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/186

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de ses paupières : avec cette vigueur physique et morale qui caractérise l’Indien dans son existence aventureuse des bois, il resta debout, appuyé contre un arbre, impassible comme une statue de bronze, vigilant comme un chat sauvage, entendant tout, voyant tout dans les profondeurs de la nuit et de la forêt.

Aux premières clartés de l’aurore, tous les fugitifs furent sur pied : l’oncle John fit la prière matinale, lut un chapitre de la Bible ; tous ensemble demandèrent « au père qui est dans les cieux » le secours tout-puissant de la Providence paternelle.

C’était un spectacle touchant de voir ces créatures affligées, exilées dans la solitude, fuyant une mort pour en affronter une autre, de voir ce guerrier sauvage, remettre leur sort aux mains miséricordieuses de Celui dont la « bonté s’étend sur toute la nature. »

Les prières terminées on songea au repas, et, quoique les vivres fussent froids, on y fit grandement honneur.

Ensuite on partit. Ce ne fut pas une médiocre difficulté de tirer le chariot du bois et de le remettre dans la bonne route : heureusement il y