Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/220

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Puis il retomba à genoux et demeura immobile, priant, pleurant, suppliant le ciel de lui envoyer aussi la mort.

Pendant ce temps, les Indiens avaient été foudroyés par une dernière décharge et le major Hachtincson avait pris le soin personnel de s’assurer, le sabre à la main, que chacun d’eux était bien mort et ne jouait pas au cadavre.

Cette clairière était sinistre avec ses herbes ensanglantées, noircies par la poudre, écrasées par les corps inanimés mais toujours farouches des Sauvages.

Dans un coin reculé, la famille Brainerd pleurait et priait autour de celle qui avait été Maggie.

Au milieu du champ de bataille, le major vainqueur essuyait lentement son épée : lorsque son regard se portait vers ce dernier groupe, ses sourcils se fronçaient, ses yeux clairs lançaient des flammes :

— Pauvre douce enfant ! grommelait-il ; ah ! canailles ! ah ! gredins ! ah ! race infernale ! on n’en tuera jamais assez !

Jim, immobile sur la lisière du bois, regardait tout cela d’un air impassible ; on aurait dit une statue de bronze…