Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/229

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Puis, en se relevant, le plus jeune disait à l’autre :

— Oui, mon bon Jim, la prière est douce au cœur affligé.

— Prier, penser, espérer, très-bon ! répondait Jim.

Ensuite Halleck, le jeune missionnaire vieilli avant l’âge, se détournait avec un soupir, et, moissonneur infatigable, partait pour récolter des âmes.


Un jour l’Indien revint seul et portant une forme humaine enveloppée d’un suaire noir.

Il creusa une tombe à côté de celle de la sainte et y déposa son précieux fardeau.

Pendant plusieurs mois on le vit errer dans les bois environnants ; quand l’hiver arriva, la neige n’était pas plus blanche que ses cheveux.

Le printemps suivant, au grand réveil de la nature, on trouva des ossements blanchis étendus au pied du Sumac qui portait la petite croix défigurée, hélas, par bien des orages.

C’étaient les restes du fidèle Jim, du bon Indien dévoué jusqu’à la mort.

fin