Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/62

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siècle ; il considérait comme une absurdité inadmissible l’occurrence d’une catastrophe semblable, en plein Minnesota, c’est-à-dire en pleine civilisation : décidément les terreurs de ses amis lui faisaient pitié.

Néanmoins il éteignit sa bougie ; déjà un agréable assoupissement, précurseur du sommeil, commençait à fermer ses paupières, lorsqu’une clarté indéfinissable se montra au travers de ses volets. Il sauta vivement à bas de son lit, et courut à la fenêtre pour explorer les alentours. Un coin de l’horizon lui apparut rouge et sanglant des reflets d’un incendie : ce sinistre semblait être à une distance considérable, dans la direction des basses prairies ; l’obscurité ne permettait de distinguer aucun détail du paysage.

Cependant, les regards investigateurs de l’artiste finirent par remarquer une grande forme sombre découpée en silhouette sur le fonds lumineux : Ce fantôme humain marchait à grands pas dans la direction du feu ; à sa longue couverture blanche, Halleck reconnut Christian Jim ; il resta longtemps à sa fenêtre, le regardant s’éloigner, jusqu’à ce qu’il ne fût plus visible que