Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/69

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chance ébourrifante ! Si je ne me trompe, voilà là-bas un canot indien. Sa position, à vrai dire, n’est guère favorable pour être dessinée.

En même temps, Maria montra du doigt, un coin du lac hérissé d’un gros buisson de ronces qui faisaient voûte au-dessus de l’eau. Dans l’ombre portée par cet abri, apparaissait d’une façon indécise, un objet qui pouvait être également une pierre, le bout d’un tronc d’arbre, ou l’avant d’un canot.

Si l’œil exercé d’un chasseur avait reconnu là un esquif, il aurait constaté aussi que son attitude annonçait la secrète intention de se cacher, comme si le Sauvage qui s’en servait eût cherché à se dérober aux regards. Mais, quelle raison mystérieuse aurait pu dicter cette conduite ?… Et quel chasseur ou Settler aurait eu l’idée de concevoir quelque inquiétude à l’apparition de cette frêle embarcation ?

Quoiqu’il en soit, il fallut plusieurs minutes à l’artiste pour distinguer l’objet que lui indiquait sa vigilante compagne ; lorsqu’enfin il l’eût aperçue, sa forme et sa tournure répondirent si peu aux idées préconçues du jeune homme qu’il ne put se décider à y voir un canot.