Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/90

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une vision effrayante, courant à la curée des blancs, aspirant le carnage, préparant l’incendie. Le massacre du Minnesota était commencé ; c’était l’avant-garde qu’on venait de voir.

Les fugitifs restèrent encore immobiles et muets pendant une demi-heure. Alors Jim se releva, et leur fit signe de se remettre en marche. Bientôt ils furent sortis du bois sur le chemin direct de la maison.

Maria était agitée de sinistres pressentiments ; quelque chose de secret lui disait que, pendant son absence, tout n’était pas bien allé dans la maison hospitalière de ses bons parents : elle éprouvait une fébrile impatience d’arriver, afin de s’assurer par ses propres yeux de l’état des choses.

Enfin, ils arrivèrent sur le dernier coteau devant lequel s’élevait la case ; ce fut avec un profond soupir de soulagement que la jeune fille reconnut la situation habituelle des lieux ; rien n’y était changé, rien n’y trahissait la présence de l’ennemi.

Elle reprit aussitôt son enjouement naturel, et poussant un grand soupir de satisfaction :

— Ah ! mon Dieu ! dit-elle, il me semble qu’on