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l’aigle-noir des dacotahs

tourbillonnent des mâchoires armées de dents aiguës et mordantes, des lèvres dégouttantes de sang, des yeux ardents de rage, des chevelures scalpées, des têtes coupées qui roulent à terre frémissantes, des troncs décapités qui chancellent et tombent dans l’ivresse terrible de la mort, des membres épars dévorés par les cannibales.

— Les Indiens ! les Indiens ? murmurèrent les lèvres blêmissantes des Mormons… Et ils se serrèrent les uns contre les autres comme pour concentrer leur courage en échec.

— Oui ! répliqua impétueusement Thomas exaspéré, les Reptiles s’agitent, les Panthères rauquent ; mais leur morsure seule est à craindre ; nous leur écraserons la tête avant qu’ils aient pu la relever !

— Ne ferions-nous pas mieux de battre en retraite et de nous retirer en lieu sûr ? hasardèrent plusieurs voix.

— Si vous connaissiez mieux cette racaille vous ne seriez pas émus, ça crie, mais c’est sans courage. Piquons des deux compagnons, et arrivons sur l’ennemi comme une trombe ! pas un bras…