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l’aigle-noir des dacotahs

— Les Dacotahs peuvent faire comme eux, récolter la graine d’or de maïs, et…

— Et devenir esclaves ! n’est-ce pas ? le grand Manitou a donné aux Faces-Pâles le grain pour nourrir leurs femmes et leurs enfants ; aux Peaux-Rouges il a donné les territoires de chasse. Quand les Dacotahs courberont leurs fronts sous le joug du travail, comme les bœufs des hommes blancs, leur courage et leur gloire disparaîtront pour toujours.

— Oui, vraiment ! les hommes rouges seront moins vaillants lorsqu’ils auront oublié de torturer leurs prisonniers, et d’entourer leur ceinture des chevelures scalpées.

— Osse’o ne sait dire que des paroles de paix.

Cœur-Droit se détourna silencieusement avec un sourire de mépris, et croisant de nouveau les bras, se remit à regarder la plaine.

Aigle-Noir se rapprocha de lui les bras levés, sans qu’il s’en aperçût ; Esther poussa un cri déchirant, mais il était trop tard ; la main meurtrière s’était déjà abattue avec une violence