Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

168
les drames du nouveau-monde

— Oh ! pardonnez-moi d’avoir douté de vous ! Les terreurs de cette affreuse nuit m’ont rendue folle.

Un nuage passa sur les yeux d’Osse’o ; il se détourna brusquement et répondit avec dureté :

— Que la fille du chef pâle s’endorme bannissant de son esprit toute noire pensée. Elle reverra les wigwams errants de son peuple : mais auparavant il faut que le repos répare ses forces. L’homme du lac veillera auprès d’elle comme le ferait sa mère. Quand le soleil sera levé, quand les oiseaux, par leurs chants, adresseront une prière joyeuse au Grand Manitou, Osse’o la réveillera et sera son guide.

— Merci ! mille fois merci ! Oui ! me voilà bien heureuse ! mais mon père, mon pauvre cher père… !

— La joie reviendra dans son cœur. Dormez. Les herbes de la forêt sont douces comme les roses des jardins de l’est où les papillons d’or et les oiseaux chanteurs boivent la rosée dans des vases de soie. Dormez — mademoiselle, et que Wahka Tanka, l’esprit de l’air, de la terre et des