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l’aigle-noir des dacotahs

— Le soleil est chaud, dit-il, les ruisseaux sont rentrés dans leur lit, les feuillages sont secs, Osse’o connaît la route de l’homme-blanc.

— Je crains que mon pauvre père n’ait pu poursuivre sa marche.

— Le chemin de ma sœur vers les wigwams errants de son peuple doit être aussi droit que le vol du corbeau. Quand elle sera en sûreté, Osse’o lui trouvera son père ou mourra en le cherchant.

— Vous, mourir ? oh non ! vous avez été si bon pour moi ! vous avez été meilleur qu’un frère ! Dieu vous préserve de tout danger !

— Notre course sera longue et pénible ; quand la fille des faces-Pâles sera prête, nous partirons.

— Je suis prête partons à l’instant même : je n’ai pas peur.

À ces mots elle plaça sa petite main dans la forte main du guerrier, en souriant du contraste qu’il y avait entre elles.

L’Indien la retint une seconde, et fit un mouvement pour la porter à ses lèvres ; mais, d’un air grave, il réprima cette tentation innocente et laissant retomber doucement le bras de la jeune