Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/121

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Dudley poussa donc son cheval sur les bords de la rivière, prêtant une oreille inquiète au moindre murmure soulevé dans la forêt.

Lorsqu’il eût fait ainsi près d’un mille, il tressaillit en entendant une voix étouffée et faible comme un murmure. Elle paraissait sortir du sein des eaux. Aussitôt il s’orienta de son mieux et marchant doucement, dans le plus profond silence, il arriva jusque sur le sable qui formait les basses rives du fleuve.

Là, il fut un instant sans rien entendre ; le clapotis des eaux couvrait tous les murmures de la solitude. Alors il jeta dans toutes les directions des regards perçants : rien n’apparaissait à ses yeux. Par moments il lui semblait distinguer une plainte mourante. Mais ce son fugitif s’évanouissait aussitôt, comme entraîné par le vaste courant du fleuve.

Dudley fut sur le point de traverser l’Ohio ; mais une prompte réflexion le retint : il aurait été