d’une façon comique : je ne me consolerais pas si j’apercevais là une de ces braves brutes, morte suffoquée.
— Coupons tout ça ! s’écria Joë ; l’arbre se redressera.
— Gardez-vous-en sur votre vie ! répliqua vivement Burleigh ; c’est une loi de la chasse de ne jamais toucher à l’œuvre d’autrui. Cette trappe a été tendue probablement par quelque Indien Penobscot…; malheur à qui détruira ce piége, ou touchera seulement à la corde.
— Pshaw ! que les Penobscots soient pendus ! reprit Ned.
Et tirant son large couteau de chasse, il trancha la corde d’un seul coup, avant que personne eût pu l’arrêter ; l’arbre se releva avec une violente élasticité.
Le Brigadier le saisit par le bras d’un air sérieux.
— Jeune homme ! dit-il, vous avez fait une folie, une sottise grave ; et le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est de remettre les choses en l’état où elles étaient ; ployez l’arbre, rétablissez le piége, sans perdre un moment. Faudra-t-il que je le fasse pour vous ?