Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

199
LES PIEDS FOURCHUS

d’un homme qui chasse un tout autre gibier que le moose.

— Ce ne doit pas être Iry, répondit le Brigadier, il nous aurait déjà rejoins. D’ailleurs Black-Prince était resté à la ferme ; Burleigh l’avait laissé en réserve pour accomplir le grand voyage qu’il doit faire avant la conclusion de son mariage.

— Black-Prince est un rude cheval, observa Luther ; le soir du grand tapage à la maison, il défonça sa stalle, sauta par dessus les barrières, et aurait disparu pour toujours, si Jérutha Jane n’avait pas eu des yeux perçants.

— Diable !… mais qu’allons-nous faire maintenant ; irons-nous en avant ou en arrière ? demanda le Brigadier.

— Si notre frère Ned était ici, répliqua Bob Frazier, il nous donnerait un bon conseil. Il connaît tous les indiens du Canada ; les Ottawas avaient fait de lui une sorte de chef.

— Eh bien ! tant pis ! retournons au camp, continua le Brigadier ; que la peste m’enlève si je sais où sont allés ces deux gaillards.

Sur ce propos, la petite troupe fit volte face et reprit sa route sur la lisière du grand bois où