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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

neige, qu’il ne prenait garde qu’au bruit sourd de la porte, la porte de Tante Sarah, et aux bonds triomphants du voisin dans son lit.

Il suffisait à ces jolies petites créatures d’être couvées par l’œil paternel, dans une bonne chambre close ; avec une fête, une noce ! en perspective, pendant laquelle tout serait en l’air dans la maison. Bien sûr ! ils allaient s’en donner à cœur joie ! on taquinerait le cousin Luther, Hooper, la tante Loo-Loo, le vieux Watch, ce cher vieux Watch, et le reste de la famille. Et puis, quel bon temps on allait avoir avec les jeunes veaux, les petits agneaux ! avec les pommes d’hiver, les noix, les gâteaux, les flans, les fritures, et mille autres bonnes choses ! — « Oh my ! » – sans compter les culbutes dans la neige, les rondes autour du poulailler et de ses œufs, les glorieuses dégringolades sur les meules de foin, depuis le toit jusqu’à terre. Après l’orage, il y aurait de la glace, et on irait en traîneau, du sommet de la colline jusqu’à la rivière, franchissant comme une flèche, troncs d’arbres, clôtures, broussailles, sans respirer, sans prendre haleine.

Oui, elles étaient trop occupées ces petites têtes pour penser à autre chose.