Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

70
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

quelques paroles avec vous : mais, encore une fois, pardon.

— L’avez-vous lu, sir ?

— Oui.

— De quel droit, je vous prie ?

— Je vais vous le dire : pour chercher la signature, mes yeux ont couru rapidement jusqu’à la fin ; n’y trouvant ni adresse ni signature j’ai été obligé de le lire.

Obligé… ! ah ! et pourquoi ?

— Pour savoir à qui il appartenait.

— Me permettrez-vous de demander, Sir, comment vous avez trouvé cela ?

— Sur les marches de l’escalier, il y a un quart d’heure, comme j’allais à la vacherie… vous le lirai-je ?

— De tout mon cœur, sir ! et à haute voix, s’il vous plaît.

— Vous ne voulez pas vous asseoir pendant cette lecture, Miss Dag ?

— Non M. Burleigh, je préfère rester debout.

Le maître d’école se mit a lire lentement et avec une apparence de grand calme ; mais le papier tremblait dans ses mains, et tressaillait aux palpitations tumultueuses de son cœur. L’expres-