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LA FIÈVRE D’OR.

— Fort bien. Voulez-vous vous défaire avantageusement de votre troupeau ?

— C’est mon intention.

— Combien avez-vous de têtes ?

— Sept cent soixante-dix.

— Et vous les conduisez ?

— À San-Francisco.

Caramba ! c’est une rude besogne.

— Nous avons l’intention de louer des peones pour piquer les animaux.

— Mais si vous trouviez à les vendre ici ?

— Je le préférerais.

— Eh bien ! moi j’ai besoin de bestiaux ; les miens ont été volés en grande partie par les Apaches, ces pillards infernaux. Si vous y consentez, nous ferons une cote mal taillée ; votre troupeau me convient ; mon majordome l’a vu, je vous l’achète en bloc.

— Je ne demande pas mieux.

— Nous disons sept cent soixante-dix têtes, n’est-ce pas ?

— Oui.

— À vingt-cinq piastres par animal, cela fait dix-neuf mille deux cent cinquante piastres, si je ne me trompe. Cela vous convient-il ?

— Non, général, répondit carrément Valentin.

Don Sebastian le regarda avec étonnement.

— Pourquoi cela ? dit-il.

— Parce que je vous volerais.

— Hum, ceci est mon affaire.

— C’est possible, général, mais ce n’est pas la mienne à moi.

— Que voulez-vous dire ?

— Je veux dire que le bétail coûte, l’un dans