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LA FIÈVRE D’OR.

— Je suis parfaitement de votre avis, mon cher comte, dit l’étranger en se redressant ; cette route est la plus directe et en même temps la plus sûre.

— N’est-ce pas ? répondit Louis.

— Sans aucun doute ; mais dites-moi, vous êtes bien résolu, n’est-ce, à débarquer à Guaymas ?

— C’est le point le plus favorable.

— Je vous adresse cette question, mon cher compatriote, parce que, d’après vos intentions, j’ai écrit à notre représentant dans cette ville.

— Eh bien ? fit vivement le comte en se redressant à son tour.

— Tout va bien, du moins c’est ce qu’il me dit dans sa lettre.

— Il vous a répondu ?

— Courrier par courrier. Les autorités mexicaines vous verront arriver avec le plus grand plaisir, une caserne sera préparée pour vos gens et les principaux postes de la ville leur seront confiés ; bref, vous êtes attendus avec la plus vive impatience.

— Tant mieux, je vous avoue que je redoutais de ce côté aussi des ennuis et des désagréments ; les Mexicains ont un caractère si singulier que l’on ne sait jamais avec eux, comment agir.

— Ce que vous dites est assez vrai, mon ami ; mais remarquez que votre position est exceptionnelle et ne peut sous aucun point de vue causer d’ombrage aux autorités de la ville ; vous êtes cessionnaire d’un placer d’une richesse incalculable situé dans une contrée où continuellement vous aurez à craindre les attaques des Indiens ; vous ne ferez donc que passer à Guaymas.