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LA FIÈVRE D’OR.

— Vous pouvez vous y attendre.

— Aussi, vous le voyez, mon cher monsieur, je prends mes précautions en conséquence.

— Vous agissez sagement. Quel sera l’effectif de votre compagnie ?

— Deux cent cinquante ou trois cents hommes au plus.

— Vous avez raison ; une force plus nombreuse éveillerait la susceptibilité des Mexicains, et peut-être leur donnerait des inquiétudes sur la pureté et la loyauté de vos intentions.

— C’est ce que je veux éviter à tout prix.

— Vos hommes sont-ils Français ?

— Tous. Je ne veux avec moi que des individus sur le dévouement desquels je puisse compter ; j’aurais peur, en mêlant des étrangers parmi mes garnements, de relâcher ces liens de famille si nécessaires pour le succès d’une expédition comme la mienne, et qui s’établiront facilement entre individus tous du même pays.

— Ceci est extrêmement logique.

— Et puis, reprit le comte, je n’enrôle que d’anciens soldats ou d’anciens marins, tous hommes rompus à la discipline militaire et auxquels le maniement des armes est familier.

— Ainsi, votre organisation est terminée ?

— À peu près. Je vous l’ai dit.

— Tant mieux. Malgré le plaisir que j’éprouve dans votre charmante compagnie, je voudrais déjà vous voir en route.

— Merci, cela ne tardera pas ; le navire est frété, si rien ne vient déranger mes projets, avant huit jours je vous ferai mes adieux. Vous savez que dans