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LA FIÈVRE D’OR.

étrange que la personne que je sauvai effectivement alors fût la même…

— Étrange ou non, c’est elle.

— Eh ! mais ceci est fort bon pour nous, alors.

— Parbleu ! nous avons un ami influent qui nous défendra unguibus et rostro envers et contre tous : c’est charmant. Définitivement le ciel se déclare pour nous.

— Et je ne savais pas les Mexicains doués d’une aussi bonne mémoire.

— Je crois que, dans le cas présent, la mémoire est plutôt du côté des Mexicaines.

— Peu importe, cette circonstance est de favorable augure.

— J’espère que tu en profiteras ?

— Le plus possible.

— Bravo ! maintenant que voilà tes affaires réglées ou à peu près, quand comptes-tu te mettre en mouvement ?

— J’ai encore certaines dispositions à prendre, je ne pourrai guère quitter San-Francisco avant dix jours.

— À quoi puis-je t’être bon ?

— Ici à rien, là-bas à beaucoup.

— C’est-à-dire…

— Es-tu fatigué ?

— Fatigué de quoi ?

— Dame ! d’avoir couru à cheval, ainsi que tu le fais depuis quelque temps.

— Une fois pour toutes, et que cela soit bien convenu entre nous, souviens-toi que je ne me fatigue jamais.

— Bon ! alors tu peux me rendre un service ?