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LA FIÈVRE D’OR.

— C’est possible ; mais la question n’est pas là, je suppose ?

— Peut-être. Or, cette société fondée sous les auspices des premiers capitalistes du Mexique, appuyée par le gouvernement, a pour mission d’aller exploiter les riches mines de la Plancha de plata, situées en pleine Apacheria.

— Je le sais.

— Très-bien ; vous verrez que nous ne tarderons pas à nous entendre.

— J’en doute.

— Moi, je l’espère. Cette compagnie, composée de Français, tous hommes résolus, organisés militairement et sous les ordres d’un chef habile…

— Le comte don Luis de Prébois-Crancé.

— Je le connais. Épargnez-moi son panégyrique. Cette compagnie, dis-je, appuyée par de hautes influences, ne doit pas pourtant arriver aux mines.

— Ah ! ah ! et qui l’en empêchera, s’il vous plaît ?

— Vous, tout le premier.

— Oh ! oh ! je ne le crois pas.

— Bah ! vous allez voir ; laissez-moi seulement terminer.

— Dites.

— Hum ! combien pensez-vous que vous rapportera cette affaire ?

— Je ne saurais vous dire.

— Comment, pas même approximativement ?

— Eh ! c’est fort difficile à calculer, les mines sont riches.

— Oui, mais elles sont éloignées ; voyons, dites un chiffre.

— Non, c’est impossible.