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LA FIÈVRE D’OR.

n’est pas seul contre vous ; si vous voulez déjouer les projets de vos ennemis, agissez avec vigueur, surtout soyez prudent, la trahison est partout au Mexique, on la respire dans l’air, ne vous confiez qu’à des hommes longtemps éprouvés ; vous avez des traîtres jusque parmi ceux qui vous approchent le plus près.

— Mais que veulent mes ennemis ?

— Vous perdre, vous dis-je, parce que vous avez refusé de vous faire leur complice.

— Oh ! je me vengerai.

— Prenez garde ! surtout ne restez pas plus longtemps ici, vos ennemis agissent dans l’ombre d’autant plus sûrement qu’ils vous savent éloigné. Rejoignez vos compagnons.

— C’est ce que je ferai cette nuit même.

— Oui ; mettez-vous tout de suite en route pour les mines ; si vous pouvez les atteindre avant que vos ennemis soient complétement en mesure de lever le masque, vous êtes sauvé.

— Merci de ce conseil, je le suivrai.

— Maintenant, adieu.

— Adieu ? fit le comte avec un accent de regret.

— Nous ne devons pas nous rencontrer.

— Comment ! après le service signalé que vous me rendez en ce moment…

— Il le faut, tout nous sépare.

— Dites-moi un mot seulement.

— Lequel ?

— D’où provient l’intérêt que vous daignez me témoigner.

— Connaît-on jamais le mobile des actions des femmes ?