Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/127

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cert épouvantable de cris et de trépignements de joie.

Le moine réclama le silence. Dès qu’il fut rétabli :

— Maintenant, dit-il, caballeros, donnez-moi chacun vos noms, afin que je puisse vous trouver dès que j’aurai besoin de vous.

Alors il s’assit et commença l’enrôlement des aventuriers qui devaient composer, avec les hommes que lui fournirait le Cèdre-Rouge, la troupe qu’il comptait mener avec lui à la recherche du placer.

Nous abandonnerons pour quelques instants le digne moine dans la salle du meson del Paso pour suivre les deux chasseurs canadiens.


XIV.

Les deux Chasseurs.

Harry et Dick, les deux chasseurs canadiens que nous avons vus, dans le meson du Paso, attablés avec Fray Ambrosio et le Cèdre-Rouge, étaient cependant fort loin de ressembler, au moral, à ces derniers personnages.

C’étaient de francs et hardis chasseurs, dont la plus grande partie de l’existence s’était passée au désert, et qui, dans les vastes solitudes des prairies, s’étaient habitués à une vie pure et exempte des vices que donne la fréquentation des villes.

Pour eux, l’or n’était qu’un moyen de se procurer les objets nécessaires à leur métier de chasseurs et de trappeurs, sans jamais s’imaginer que la possession