Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/14

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par une bague en diamant, en guise de nœud. Il portait une culotte de drap vert galonnée d’argent, garnie de deux rangées de boutons du même métal, retenus aux hanches par une ceinture de soie rouge à franges d’or. La culotte, entr’ouverte sur les côtés jusqu’au milieu de la cuisse, laissait librement flotter le caleçon de fine toile de dessous ; ses jambes étaient défendues par une bande de cuir brun gaufré et brodé, nommé bottes vaqueras, attachées au bas du genou par un tissu d’argent. À ses talons résonnaient d’énormes éperons. Une manga, resplendissante d’or, relevée sur l’épaule, garantissait le haut de son corps, et sa tête était abritée des rayons ardents du soleil par un chapeau de feutre brun galonné, à larges bords, dont la forme était serrée par une large toquilla d’argent qui en faisait deux ou trois fois le tour.

Sa monture était harnachée avec un luxe gracieux qui en faisait ressortir toute la beauté. Une riche selle en cuir gaufré, garnie d’argent massif, sur le derrière de laquelle était attaché le zarapè ; de larges étriers mauresques en argent, aux arçons de belles armes d’eau ; une élégante anquera faite de cuir ouvragé, garnie de petites chaînettes d’acier, recouvrait entièrement la croupe, et tombant jusqu’au milieu des cuisses du cheval, retentissait au moindre mouvement du coureur.

L’inconnu semblait, par le luxe qu’il déployait, appartenir à la haute classe de la société : à son côté droit pendait un machete, deux pistolets étaient passés dans sa ceinture, le manche d’un long couteau sortait de sa botte droite, et il tenait en travers devant lui un superbe rifle damasquiné.

Penché sur le cou de son cheval lancé au galop, il