Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/187

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plus pittoresque avec les brillants costumes des personnes qui la composaient et leurs chevaux étincelants d’or et d’argent.

Partis de l’hacienda vers quatre heures du matin, on arriva à huit heures à peu près à un bouquet d’arbres où, par les soins de don Miguel, des tentes avaient été dressées et des tables préparées afin de se rafraîchir et de déjeuner avant la chasse.

Les cavaliers qui marchaient depuis quatre heures, déjà exposés aux rayons du soleil et à la poussière, poussèrent un cri de joie à la vue des tentes.

Chacun mit pied à terre, les dames furent invitées à en faire autant, car parmi les invités figuraient plusieurs dames, au nombre desquelles se trouvaient la femme du gouverneur, celle du général Isturitz et doña Clara, et l’on s’assit gaiement autour des tables.

Vers la fin du déjeuner arriva don Pablo de Zarate, qui la veille au soir était allé rejoindre les vaqueros.

Il venait annoncer que les chevaux avaient été dépistés ; qu’une forte manade paissait en ce moment dans la plaine des Coyotes, surveillée par les vaqueros, et il fallait se hâter si l’on voulait faire une bonne chasse.

Cette nouvelle augmenta l’ardeur des chasseurs. Les dames furent laissées au camp sous la garde d’une dizaine de peones bien armés, et toute la caravane s’élança au galop dans la direction indiquée par don Pablo.

La plaine des Coyotes s’étendait à perte de vue le long du fleuve.

Çà et là s’élevaient quelques collines boisées qui variaient le paysage rendu monotone par les hautes herbes dans lesquelles les cavaliers disparaissaient presque jusqu’à la ceinture.