Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/212

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— Oui, ajouta le général ; car, à compter de ce moment, la révolution est commencée.

Les trois hommes revinrent vers leurs amis.

Don Miguel dit quelques mots à sa fille et à son fils, qui s’approchèrent de Valentin, qu’ils reconnurent avec joie.

En un instant toute la troupe fut en selle.

— Le sort en est jeté ! s’écria Valentin ; Dieu vous garde, messieurs !

— En route ! commanda don Miguel.

— En route ! répéta le général Ibañez en s’élançant dans une direction opposée.

Valentin suivit du regard ses amis qui s’éloignaient ; bientôt leurs silhouettes noires se confondirent avec les ténèbres, puis le pas de leurs chevaux s’éteignit dans la nuit.

Valentin poussa un soupir, et relevant la tête :

— Dieu les protégera, murmura-t-il ; se tournant ensuite vers les deux jeunes gens : Marchons, mes enfants, dit-il.

Ils se mirent en route.

Pendant quelques instants ils gardèrent le silence. Valentin était trop préoccupé pour adresser la parole à ses compagnons ; cependant doña Clara et don Pablo, dont la curiosité était excitée au plus haut degré, brûlaient de l’interroger.

Enfin la jeune fille, auprès de laquelle marchait le chasseur, de ce pas gymnastique qui suivait sans peine le trot d’un cheval, se pencha vers lui :

— Mon ami, lui dit-elle de sa voix douce, que se passe-t-il donc ? Pourquoi mon père nous a-t-il quittés au lieu de venir avec nous à l’habitation ?

— Oui, ajouta don Pablo ; il semblait agité en