Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/341

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— Faites vite, répondit-il, car je vous avertis que ma patience est à bout.

— Je ne prétends pas vous obliger à m’écouter longtemps. Vous venez, dites-vous, ici, dans l’intention de délivrer doña Clara ?

— Oui, répondit-il avec impatience, et si vous voulez vous y opposer…

— Permettez, interrompit le moine, une telle détermination de votre part a tout lieu de nous surprendre.

— Pourquoi donc ? fit le jeune homme en relevant la tête avec orgueil.

— Parce que, répondit tranquillement Fray Ambrosio, vous êtes le fils du Cèdre-Rouge, et qu’il est au moins étrange que…

— Trêve de discours ! s’écrie Schaw avec violence. Voulez-vous, oui ou non, me livrer celle que je viens chercher ?

— Je tiens d’abord à savoir ce que vous prétendez en faire.

— Que vous importe ?

— Plus que vous ne croyez. Depuis que cette jeune fille est prisonnière, je me suis fait, non pas son gardien, l’habit que je porte me le défendait, mais son défenseur ; en cette qualité, j’ai le droit de savoir pour quelle raison vous, le fils de l’homme qui l’a violemment arrachée a sa famille, vous venez si audacieusement réclamer qu’on vous la livre, et quel est votre but en agissant ainsi.

Le jeune homme avait écouté ces paroles avec une impatience qui se faisait à chaque instant plus visible ; on voyait qu’il faisait sur lui-même des efforts surhumains pour se contenir et ne pas éclater. Lorsque le