Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/348

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Les lumières qui brûlaient à la fenêtre dont nous avons parlé s’éteignirent comme par enchantement.

La nuit était sombre, quelques étoiles plaquaient seules la voûte céleste ; un silence de plomb pesait sur la campagne qui paraissait entièrement solitaire.

En ce moment, une voix s’éleva dans la maison que le Cèdre-Rouge surveillait avec tant de soin.

Le squatter écouta :

La personne qui parlait se pencha une seconde à la fenêtre, jeta autour d’elle un regard inquiet, et disparut aussitôt en murmurant assez haut pour que l’Américain l’entendît :

— Tout est tranquille aux environs.

— Cependant, dit le squatter sans se montrer, les Coyotes rôdent en plaine.

— Venez-vous, ou allez-vous ? reprit l’homme de la fenêtre.

— Je vais et je viens, répondit le Cèdre-Rouge, toujours caché derrière son buisson.

— Vous pouvez approcher, vous êtes attendu.

— Je le sais, aussi me voilà.

En faisant cette réponse, le squatter quitta brusquement son abri et se plaça devant la porte, les bras croisés sur la poitrine, en homme qui n’a rien à redouter.

La porte s’ouvrit avec précaution ; par l’entre-bâillement sortit un individu embossé avec soin dans les plis d’un ample manteau qui ne laissaient voir que ses yeux qui brillaient dans l’ombre comme ceux d’un chacal.

Ce personnage marcha droit au squatter :

— Eh bien ? demanda-t-il à demi-voix, avez-vous réfléchi ?