Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/406

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Une foule tumultueuse et compacte envahissait dans le plus grand désordre les abords de la place en poussant de grands cris.

Cette foule, qui augmentait de seconde en seconde, paraissait poussée par quelque chose d’effrayant que le général ne pouvait apercevoir.

— Que se passe-t-il donc, s’écria le général, et que signifie tout ce tapage ?

En ce moment les cris devinrent plus forts, et le détachement de guerriers des Comanches apparut débouchant par la calle de la Merced, marchant en bel ordre et d’un pas rapide vers le palais.

Le général ne put retenir, à cette vue, un geste de stupeur.

— Encore les Indiens ! s’écria-t-il ; comment se fait-il qu’ils osent se présenter ici ? Ils ignorent donc l’arrivée des dragons ? Une telle audace est incompréhensible !

Il laissa retomber le rideau et se retourna.

Le soldat que le capitaine lui avait annoncé était devant lui et attendait qu’il plût au gouverneur de l’interroger.

Le général tressaillit en l’apercevant.

Cet homme était pâle ; son uniforme était déchiré et souillé de boue comme s’il avait fait une longue route à pied à travers les ronces et les épines.

Le général Ventura résolut d’éclaircir ses doutes. Au moment où il ouvrait la bouche pour adresser une question à cet homme, la porte s’ouvrit et plusieurs officiers, parmi lesquels se trouvait le capitaine don Lopez, entrèrent dans la chambre.

— Général, dit le capitaine, hâtez-vous ; on vous attend dans la salle du conseil. Les Indiens viennent